Correction de l’Apnée par Chirurgie
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil peut avoir des conséquences physiologiques graves. Ces séquelles sont causées par l’hypoxémie (diminution du niveau d’oxygène dans le sang) et la fragmentation du sommeil occasionné par l’affaissement des voies respiratoires de façon constante au cours du sommeil. Cet affaissement cause un arrêt complet ou partiel de la respiration durant le sommeil que l’on appelle apnée ou hypopnée.
L’apnée du sommeil, un problème de santé réel.
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil est relativement fréquent dans la population. L’indice d’apnée-hypoapnée (IAH) est un nombre qui indique la sévérité de la condition. Il représente le nombre de fois où le patient cesse de respirer pour une période de plus de 10 secondes chaque heure. Un indice de moins de 5 est normal. L’apnée est légère si l’indice est de moins de 15, modérée entre 15 et 30 et sévère au-delà de 30. Plus l’apnée est sévère plus on risque de voir les fonctions cognitives du patient affectées, à savoir la capacité de concentration, la mémoire et le jugement. Les patients peuvent aussi être irritables et présenter des symptômes de dépression. Les conséquences systémiques de l’apnée obstructive du sommeil sont l’hypertension, les arythmies cardiaques, l’hypertension pulmonaire et la dysfonction cardiaque avec les risques d’ACV et de décès. En Savoir Plus
Apnée du sommeil pouvant être corrigée par une chirurgie
Une correction de l’apnée par chirurgie est possible dans la plupart des cas. Les chirurgies que nous pratiquons incluent la trachéotomie, la chirurgie orthognatique, l’uvulopalatopharyngoplastie (UPPP), l’uvulopalatoplastie assistée par laser ou radiofréquences (LAUP), la réduction de la langue par chirurgie ou par radiofréquence, la reconstruction des voies nasales, l’ablation des amygdales et des adénoïdes.
Trachéotomie
La trachéotomie permanente fut la première procédure chirurgicale et la plus fréquemment utilisée pour le traitement de l’apnée obstructive du sommeil durant les années 70 et 80. Cette technique, bien que très efficace, est maintenant rarement utilisée en première ligne du traitement de l’apnée obstructive du sommeil de par les désavantages évidents qui y sont associés.
En effet, les patients avec trachéotomie permanente peuvent présenter des complications comme la sténose trachéale, l’érosion des gros vaisseaux sanguins, des bronchites purulentes récidivantes, des difficultés du langage et un problème esthétique évident. En Savoir Plus
Chirurgie orthognatique d’avancement mandibulaire
Cette procédure permet d’avancer la mandibule (mâchoire inférieure) lorsque celle-ci présente un décalage important avec la mâchoire du haut. Cet avancement dégage des voies respiratoires et, lorsque d’amplitude suffisante, permet de traiter efficacement l’apnée obstructive du sommeil. L’avancement de la mandibule est souvent jumelé à un avancement du muscle génioglosse seul ou un avancement de l’ossature du menton aussi appelé génioplastie. En savoir plus.
Uvulopalatppharyngoplastie (UPPP)
Cette procédure fut initialement décrite en 1964 pour traiter le ronflement. Une version plus agressive de la technique fut par la suite développée pour traiter l’apnée du sommeil. Cette nouvelle technique, en plus de traiter le palais mou, impliquait les murs latéraux du pharynx. Bien que l’UPPP réussisse à améliorer de façon significative le ronflement, et ce dans plus de 90 % des cas, seulement 30 à 40 % des patients ont une amélioration significative de l’apnée du sommeil et ses résultats sont encore moins bons à moyen long terme.
L’UPPP traite uniquement la portion du palais mou sans amélioration de la base de la langue (zone hypopharyngée) ou la cavité nasale, ce qui explique probablement le peu de succès de cette technique contre l’apnée du sommeil. Également, la fibrose ou cicatrice du palais mou peut contribuer à exacerber l’apnée du sommeil à long terme.
L’UPPP n’est pas non plus sans complication et on note parmi celles-ci la régurgitation nasale, l’incompétence vélopharyngée (reflux des aliments et liquides qui remontent dans le nez), l’hypernasalité ou voix nasillarde, la sténose du palais et évidemment la persistance de l’apnée du sommeil.
L’UPPP est moins utilisée de nos jours et a été largement remplacée par d’autres techniques comme le LAUP et l’uvulopalatoplastie par radiofréquence. En Savoir Plus
Uvulopalatoplastie au laser (LAUP)
Le LAUP est devenu de plus en plus populaire pour traiter le ronflement grâce des taux de succès initiaux intéressants. La procédure est moins invasive et la récupération plus facile qu’avec l’UPPP. L’efficacité des cette chirurgie au laser pour traiter l’apnée sommeil montre cependant des résultats décevants avec moins de 20 % des patients ayant une réponse satisfaisante, 35 % n’ayant peu ou pas de réponse et près de 30 % ayant une exacerbation de leurs symptômes après la chirurgie. En savoir plus.
Réduction de la langue avec radiofréquence
Une langue plus grosse ou macroglossie peut-être présente chez les patients atteints d’apnée obstructive du sommeil. Si tel est le cas, une procédure pour réduire le volume de la langue peut contribuer à diminuer les symptômes et la maladie. Les chirurgies traditionnelles pour réduire la langue sont très douloureuses. Heureusement, depuis quelques années la radiofréquence permet d’obtenir le même résultat avec une approche peu invasive. En effet, la technique ne prend que quelques minutes, est sans douleur, et la récupération est rapide. Les douleurs postopératoires sont relativement minimes et bien contrôlées par des analgésiques. Les patients peuvent reprendre leurs activités le lendemain de l’intervention. En savoir plus.
Reconstruction nasale
Certaines interventions comme la nasoseptoplastie, l’ablation des cornets ou turbinectomie, la polypectomie nasale ou la reconstruction des cartilages du nez peuvent être indiquées chez les patients atteints d’obstruction nasale et qui présentent une difformité fonctionnelle à ce niveau. La reconstruction nasale est un traitement adjuvant qui seule ne peut régler le problème d’apnée du sommeil. Lorsque jumelée à d’autres thérapies, elle permettra une résolution de la condition. En savoir plus.
Ablation des amygdales
L’hypertrophie des amygdales et des adénoïdes peut contribuer à l’obstruction des voies respiratoires au niveau du nasopharynx et de l’oropharynx. Cela est particulièrement vrai chez les enfants et les adolescents. L’examen tomographique 3D et la naso-pharyngoscopie permettra de bien apprécier la présence d’amygdale ou d’adénoïdes hypertrophiques et ainsi déterminer si une intervention à ce niveau sera bénéfique pour régler un problème de ronflement ou d’apnée du sommeil. En savoir plus.
Chirurgie d’avancement des maxillaires (Chirurgie orthognatique)
La chirurgie orthognatique est de plus en plus utilisée pour traiter l’apnée obstructive du sommeil sévère. Plusieurs études ont démontré d’excellents taux de succès, soit plus de 90% pour la réduction ou l’élimination de l’apnée du sommeil sévère chez les patients ayant subi un avancement des maxillaires par chirurgie orthognatique. Il s’agit du seul traitement chirurgical efficace chez les patients atteints d’apnée sévère. La chirurgie orthognatique a par ailleurs d’autres bénéfices et permet de corriger les difformités faciales du patient et les malocclusions qui en résultent. Cela améliore la fonction masticatoire, la santé de la dentition et l’esthétique du visage. En savoir plus.
Stimulation électrique des voies aériennes supérieures
Pour les sujets qui ne tolèrent pas la thérapie par ventilation en pression positive, il existe la thérapie par stimulation des voies aériennes. Cette technique chirurgicale consiste à placer une électrode sous la peau au niveau de la nuque et plus exactement près du nerf grand hypoglosse. Le but est d’envoyer une stimulation aux voies respiratoires par l’intermédiaire d’un petit boitier électrique, implanté au niveau de la poitrine. L’intervention s’effectue évidemment sous anesthésie générale. Les phases d’expérimentation se sont avérées efficaces même si, pour l’heure, la thérapie est pratiquée dans peu de pays. On ne compte pas moins de 18 millions d’Américains affectés par le SAOS. En Amérique du Nord où se développent les sites cliniques d’expérimentation du stimulateur électronique des voies respiratoires, on considère cela comme un fléau, au même titre que le diabète et l’asthme. En savoir plus.